Etude d'un objet complexe (ceci n'est pas une leçon de français) XD

Un rat. Un de ces horribles rats, qui courrait entre les tôles et les fagots de paille, zigzaguant entre les fourches et les plantes. Quelle horreur... Jamais je n'aurais crû que mon instinct me guiderait ici. Il n'était pas dix heures quand j'ai quitté l'appartement pour aller me dégourdir les pattes, chanter un peu dans la forêt. Alors qu'est-ce que je faisais là? Bah... Jamais je n'aurais mis les pattes ici autrement. Une telle salle devait avoir une acoustique minable. Enfin.

Mes yeux brillaient dans le noir, cachant le fait qu'ils étaient dissemblables. C'était là le seul moyen de me repérer, étant donné la couleur de ma fourrure. Alors même si le rat m'avait entendu, sa vue médiocre ne me repéra pas. Je le saisis, la queue sous ma patte large. Repassant du loup à l'humain, le tenant désormais entre le pouce et l'index, je lançai cette vermine à quelques mètres, de façon à ce qu'elle ne perturbe plus le silence si agréable de cette zone.

Une bonne chose de faite, encore une fois. Ce soir-là, vêtu d'une veste et d'un pantalon blancs, contrairement au Loup, j'étais facile à voir. Mais qu'importe, un humain à bien le droit de se balader en pleine nuit dans une ferme sans raison apparente sinon le fait qu'il s'est trompé de chemin pour la colline. Ah, moi et l'orientation. Une vieille histoire d'amour, tiens.

Un odeur vient m'interpeler. Un parfum ne correspondant ni à la paille melée au terreau, ni à la rouille ocre des fourches, ni au carburant des tracteurs. Non, cela se rapprochait plus d'une odeur humaine, sans en être une véritable. Puis, puisque je n'y avais pas prêté attention jusque là, je remarquai un bruit de respiration lente et profonde. Je n'avais rien à craindre d'un humain normal, et j'aurais sans doute senti la présence d'un mêlé, mordu ou immorel dans les parages. Sans doute, oui. Le bruit provenait de l'étage. Aller voir... Cela servirai-il à quelque chose?

Bah. Les choses inutiles, j'en faisais souvent, alors pourquoi pas. Evitant de poser la main sur la rampe rouillée et pleine de terre de l'escalier, je montais tranquillement, faisant grincer les marches involontairement. Une fois en haut, j'eus la surprise de rencontrer un jeune... une jeune...? Enfin... Quelqu'un un, qui semblait préoccupé par un objet équipé d'une diode verte clignotant de façon régulière, posée sur ce qui semblait être une sorte de circuit imprimé.

"-Tu m'en auras bien fait baver, toi." fit-elle alors.
"-Vous êtes la première personne que je rencontre qui parle à un traqueur. Enfin, l'humour est une preuve d'intelligence, n'est-ce pas?"

Enfin... Encore fallait-il que ce soit de l'humour et pas une parole sérieuse.

"-Je ne vous avais pas senti~entendu arriver. Vous êtes là depuis longtemps? Ce n'est pas vraiment un endroit pour... une jeune femme comme vous."

Si je voyais juste. Jamais je ne comprendrais ces gens, ceux qui se tiennent de cette façons. Je n'avais rien contre eux, bien sûr mais bon. En parlant, je m'étais encore un peu rapproché, et voyais désormais que cette personne avait le cou complêtement déchiqueté. Et elle n'avait pas l'air de s'en soucier. Tout à fait normal, oui oui. Réajustant mes lunettes qui avaient tendance à tomber en avant, j'esquissai un demi-tour, voyant à l'expression de mon interlocutrice que je n'étais sans doute pas le bienvenu ici.

Mon regard se tourna lentement vers les plaques militaires reluisantes et trop nombreuses de la jeune femme. Moi qui était légèrement anti-militariste, je sentais que cette rencontre allait vraiment tourner court. Ce pas candencé, ces grands rassemblements, ce clairon criard... très peu pour moi. enfin. La femme en face de moi semblait avoir tendance à détourner son regard du mien. Je devais faire peur, peut-être, rares étaient les gens aux yeux vairons qui osaient le montrer. Cela venait peut-être du fait, aussi, que je la dépassai d'environ une tête. Ou simplement qu'elle n'avait pas du tout envie de me voir. Pour le peu de fois que je parlais à quelqu'un...

Après ma remarque, elle prit un ton que je haïssais le plus, à la limite de la moquerie :

"-Vous savez, quand on a servi dans les services secrets, on a interret à être discret... Vous pensez être plus à l'abri que moi?"

"-...?." Fut la seule chose qui sortit de ma bouche dans un premier temps. Puis, me clamant un peu, je repris :

"-Je vois..."

Un hybride, une Vampire ou une Louve, sans doute. Pour avoir la capacité de détecter un Loup aussi facilement qu'un humain identifie une couleur, il ne pouvait en être autrement. Ou alors, un ancien membre de cette "fondation". Et dans ce cas là... La main proche du poignard, au cas où, même si j'en doutais fort, je n'esquissai aucun mouvement brusque, sachant exactement ce que cela engrengerait face à un humain normal, ou face à... Autre chose. J'avais trop de mauvais souvenirs des chausseurs, et elle avait parfaitement la carrure requise.[/i]

"-Voyons. Qui suspecterait quelqu'un comme moi d'être le Loup mélomane? Vous me faites bien rire. Personne ne connait mes origines ni mon âge, mademoiselle. Et... si je puis me permettre, et même si je ne peux pas, pour réussir à m'identifier si aisément, vous devez appartenir à une espèce bien précise. Laquelle?"

A en voir la cicatrice de son cou témoignant un acte de violence ou, pourquoi pas, une mutilation, et la puce dans sa main, elle avait de toutes façons été en contact avec la fondation... A voir cela, je me confortai dans mon avis qu'elle n'allait rien me faire et éloignai doucement la main de ma veste. Portant la main à la branche droite de mes lunettes, je les réhaussai de nouveau. Cela en devenait un tic, à la longue...


"Et.. toi, tu as un nom?"
"-Vous n'avez aucun lien avec la fondation, rassurez-moi..."Fis-je, d'un ton toujours calme.

Pour un humain, cette question aurait été complêtement stupide. Mais il est vrai que les Loups ignorent pour la plupart leur véritable nom. Alors, remarquant qu'elle n'avait pas l'air à l'aise tout de même, je répondis posément, calmement et simplement :

"Loan." Puis, après une petite pause :"Loan LawRight."

Peut-être connaîtrai-elle ce faux nom, étant donné qu'il pouvait m'arriver quelques rares fois de participer à des concerts, étant pianiste, mais... Sans vouloir paraitre quoi que ce soit, elle ne me sembalit pas du style à se rendre à l'auditorium de la ville pour le plaisir. Alors que je me présentai jusque là à cette jeune femme de trois-quarts, je me mis tout à faire face à elle.

"-Et vous? Vous m'êtes même inconnue d'odeur, et pourtant, c'est le genre de chose qui n'échappe pas à quelqu'un comme moi. Enfin, je vous innonde de questions, alors que je ne suis peut-être même pas le bienvenu ici. Vous ne deviez pas avoir prévu que vous rencontreriez quelqu'un de mon... style ici."

A mon d'être médium, peu de gens se réveillent le matin en se disant "Aujourd'hui, je vais rencontrer un Loup pur dans une ferme abandonnée". Alors pour un simple être comme elle, dont ne se dégageait aucune aura particulière, mordue ou hybride, cela devait être surprenant.

"-Et... Que faites-vous ici? Le plus sage serait de fausser la piste du traqueur, vous feriez mieux de le glisser dans la poche de quelqu'un-pas la mienne-, ou sous une voiture, non?"

Le calme reignait de nouveau dans la ferme abandonnée où je m'étais retrouvé grâce à mon incroyable sens de l'orientation. La brise avait beau s'être rafraîchie, faisant taire les cigales posées sur l'écorce noire des résineux, les grillons prenaient le relais, tapis dans les herbes jaunes baignées d'une lueur sombre éclaircie par la lune. C'était là tout le charme de l'Eté, la campagne n'était jamais morte, et quand je croyais chanter seul, il y avait toujours un de ces petits insectes pour m'accompagner, tel un ostinato.

"-...J'ai l'impression que malgré cela, je ne serai toujours pas en sécurité. Ils m'ont fait plusieurs croisements, enfin tu... Enfin vous savez."

De "tu" à "vous", il y a une grande différence, et il est rare qu'une personne ne passe du premier au second. D'habitude, c'est l'inverse qui se produit, alors qu'avais-je encore dit de déplacé? Enfin... Je n'étais plus à ça près, même si, que je sache, je n'avais jamais intimidé personne autrement que par coups de pieds ou poignard d'argent. Et elle ne me semblait pas pleutre. Enfin, je n'étais pas d'humeur à me perdre dans mes pensées.

Elle semblait vraiment tomber de fatigue, et n'avait pas l'air de songer à rentrer chez elle. J'avais rarement rencontré quelqu'un d'aussi bizarre.

"- J'ai l'impression d'être suivie, tout le temps. C'est vraiment désagréable. J'aurais mieux fait de rester là bas."

"-Vous savez, regretter la Fondation et indigne que qui que ce soit... Surtout de vous, après ce que vous avez fait." Dis-je posément, de ma voix grave, en désignant le col empourpré de son tee-shirt d'un geste de tête.
"-Et surtout, cette sensation de pousuite permanente disparaîtra avec ce traqueur. Je peux vous en débarasser, si vous n'avez pas le coeur à le faire. Vous tombez de fatigue. Vous devriez rentrer chez vous... Enfin, faites ce que vous voulez."

"-Si vous ne me connaissez pas, c'est parce que j'ai emménagé depuis peu...mais je trouve que l'endroit est chouette. Il y a tout ce dont quelqu'un comme moi peut désirer : des salles des sports, des skates-Park… Enfin bon, c'est génial."

Je ne répondis pas, ne trouvant pas l'interret de le faire. Le ciel apparaissait à travers les tôles ondulées posées sur les vieilles poutres rongées par les moisissures et autres champignons. En quel mois étions-nous? En Aout, sans doute. Appercevant un bref éclair blanc, un météore, j'eux même la confirmation que la date devait tourner autour du Onze, nuit des étoiles filantes. Que j'aimais cette nuit... D'habitude, je pouvais aller y chanter, mais là, j'étais bloqué par cette fille qui semblait en avoir gros sur le coeur. Malgré l'air patient que je tentais de garder, j'avais plus qu'envie de retrouver le chemin de la forêt. Et puis, les gens devaient commencer à trouver que le Loup chanteur tardait. Oh, et puis... Tant pis, j'y irais le lendemain.

Je laissai quelques minutes passer, habitué à ce silence, puisque vivant dans une rue trop calme. Mars et Saturne apparaissaient à l'horizon. Quelques bestioles volantes possaient de temps en temps, chouettes ou chauve-souris. En y repensant, elle, elle ne devait rien vois, avec ces lunettes noires... Bah, les hybrides ont toujours quelque chose à cacher, un oeil animal, sans aucun doute. En réfléchissant, mon regard redescendit vers cette fille qui ne m'avait pas dévoilé son nom. Elle me fixait. a en donner la chair de poule, comme si elle attendait quelque chose de moi.

"-Votre passé n'a vraiment pas l'air d'avoir été facile. On dirait que toutes les races différentes des humains sont traquées... Ne croyez pas que j'y aie échappé, d'ailleurs, mais il semble que ce soit moins important que vous. Bon... La soirée s'éternise, je vais rentrer. A l'occasion, n'hésitez pas à engager la discussion si on se croise de nouveau. Je ne vous donne pas mon adresse, désolé."

reprenant ma forme lupine, je passai à côté d'elle d'un bond, et sortis par un trou creusé par la rouille dans le mur. Mon rgard croisa le sien, je sentais bien que je ne lui avais été d'aucune aide. et pour ça, je m'en voulais un peu, mais je n'allais pas non plus me lancer dans l'aide sociale...

"-... Le vingt-quatre de l'impasse du Devoir de Mémoire. Appartement 29 bâtiment B. sonnez deux fois, n'hésitez pas à vous faire passer pour un locataire ayant perdu ses clés auprès des voisins, j'ai tendance à ne pas entendre les personnes venant me voir."

Hoho, j'étais vraiment trop gentil. hum. Bref.

Soit elle me suivait, soit elle passait me voir, soit elle restait toute seul avec sa diode verdâtre. Remarque, vu le style, la dernière solution n'était pas à exclure, et encore une fois, je m'en voulais de la laisser seule ici. . Je marquai un arrêt au milieu du champ. Pour deux raison, la première, je l'ai déjà citée. La seconde...

"-Excusez-moi, où se trouve le périphérique sud-est s'il vous plaît?

Incapable. J'étais vraiment un incapable, trouver mon logement était l'une des corvées les plus complexes pour moi...


[On peut s'arrêter à ton prochain post et reprendre dans un lieu différent, où continuer ici. Tu décides (;]

Trop d'amabilité d'un coup... Enfin, j'allais éviter de ma plaindre, elle acceptait déjà de m'aider. Même si je prenais mal le fait qu'elle me nargue niveau vitesse. J'avais tendance à ralentir au moindre onject suspect au sol, ou alors à accelerer pour sauter par dessus. J'avais tellement peur des pièges, et j'avais vu tant de bêtes estropiées... Au bout d'un temps, je finis par prendre le rythme et suivis la lionne par petits bonds plus légers que ma course habituelle. J'étais aux aguets, nous approchions le la grande départementale parallèe au périphérique. Je connaissais trop bien cette route, et elle était plus dangereuse qu'un Vampire ayant ingéré de l'Argent, pour moi. En témoignaient les peaux de bêtes écrasées au sol par endroits, que les gens avaient tué par inadvertance, ou par plaisir. Ah, la bêtise humaine. Sans eux, nous, immortels, serions bien plus tranquilles, et Elianah n'aurait pas souffert autant. Bien qu'elle soit humaine aussi, ce qui était donc évident... Bref.

La départementale, D29, n'était pas éclairée la nuit, facilitant sa traversée étant donné que la lueur des étoiles seule nous suffisait à voir de façon correcte, et ainsi à différencier les phares des réverbères. Quelques voitures passèrent à une vitesse folle, au moins au delà des cent-soixante-dix. Puis, une fois qu'elle disparurent, plus rien d'important. Passant sous les rambardes, je commenaçis à m'inquiéter un peu pour la lionne blanche, qui me suivait. Un Loup noir, à la rigueur, peut s'approcher de la ville sans se faire repérer, mais qu'en était-il d'elle?

"-A partir d'ici, tu risques de te faire repérer, tu sais. Normalement, je reprends ma forme humaine dans cette zone avant de continuer. Fais en autant ou rebrousse chemin, comme tu veux."

Bizarrement, je pensais déjà qu'elle opterait pour la seconde option. Je me rapprochai de mon logement sous ma forme secondaire, connaissant désormais la suite du chemin. Tiens... Les raisins des vignes et les pommes des vergers étaient enfin mûrs. Je m'y servis, nonchalemment. Atteignant le bout le l'impasse accessible seulement à pieds, je desendis une petite butte et arrivais en plein milieu de ma rue. le numéro 24... Où était-il, déjà? Ah, de l'autre côté de la rue. Les lampadaires éclairaient encore la rue d'une lueur pâle, et les insectes stupides venaient s'y cogner. J'introduis la clef dans la serrure de la porte, puis entrai. Sans surprise, je découvris une lettre au sol. la ramassant, je ne pris même pas la peine de regarder l'émetteur. La lettre hebdomadaire d'Anne-Marie, l'ancienne gouvernante de ma famille d'accueil dont j'étais le dernier représentant, Loan "Lucidum".

Elle me racontait encore sa vie, les nouveaux propriétaires odieux, etc. Et comme d'habitude, j'allais devoir l'appeler et l'inviter à la maison, comme d'habitude, elle aporterait les mêmes mendiants du même chocolatier, et me raconterait les mêmes histoires, quand je suis rentré pour la première fois à la maison avec une trace rouge correspondant à celle d'une main de femme sur la joue droite, etc. Patiemment, je l'écouterais, et puis la journée se finirait comme ça. Tous les mercredis étaient monopolisés par cette femme bientot retraîtée qui souhaitait encore me parler. Je soupirai, posai la lettre sur une des deux enceintes de bois rouge du salon.

J'enlevai mes lunettes, laissant mes yeux apparaître sous leur vrai jour. Sous les verres, ils brillaient normalement, mais une fois libres, il montraient les même propiétés que sous ma forme originelle. Mais je n'avais pas à me plaindre, après tout, ils fonctionnaient bien mieux que ceux des humains, alors... Je tirais le tabouret en bois surmonté d'un coussin blanc cassé devant la fenêtre. Je n'avais vraiment pas envie de dormir, et les seuls somnifères que j'avais à portée de main étaient le médicament contre la toux et le mur, le premier me semblant un peu stupide et le deuxième un peu... brutal.

Je retirai ma veste blanche, defaisais puis enlevai ma cravatte rouge profond. La vieille horloge du salon affichait deux heures vingt. Je soupirai, laissant une trace de buée sur la fenêtre entrouverte. Peut-être que je m'ennuyais vraiment trop, ici... Quoique, à bien y réfléchir, l'idée d'être mêlé à de semblables me rebutait vraiment. bah, et puis mon piano me manquerait. Mais je serais bien obligé de bouger, paraître 20 ans quand on en a quarante passe encore, mais à quatre-vingts ans... Bah, ije déménagerais.

Et cette drôle de femme... Elle devait être rentrée chez elle, depuis le temps. Hmm...

Je posai la tête dans le vreux de ma main, le coude sur le genou. Le sommeil gagnait, et comme d'habitude, je tombais dans cette sorte de léthargie avant de sombrer pour de bon.