Que de rencontres...

Je marchais , sous ma forme de lionne entre les potaux métaliques, méditant à un moyen de me débarasser de ma puce une foi pour toute. Je n'immaginais pas que cela puisse être si éprouvant de se liberer d'un poid aussi petit mais d'avoir l'impression d'avoir perdu huit mille kilos... même si j'en pesais bien moins que ça, bien sûr...d'ailleur, s'était idiot de dire ça.
Je glissais me faufilait comme par habitude entre les contener vides et bondissais sur les poutres d'acier. Des chauves-souris s'envoleient, affolés par les reflets éclatents de ma fourrure blanche et par mes griffes. Je savais que quelqu'un m'avais suivit, c'est d'ailleur pour cela que je me faisais discrete.
Le traqueur entre mâchoires, je le déposa sur l'une des poutre et le renifla. Il avait l'odeur du sang et de la haine. Mon sang et ma haine, plus présisement.

[Pardonnez le retard, ma mère a pêté un cable parce que mon sac n'était pas là où il fallait, etc. Sans aucune raison apparente et valable, donc. M'enfin, je réponds quand même ._.]

C'était elle. C'était forcément son odeur que j'avais sentie sur mon chemin vers la forêt. Alors que, justement, je cherchais un moyen de la retrouver. Cela tombait vraiment bien. En pleine nuit, un Loup était plus apte à se déplacer qu'un humain, dans cette brousse. Pourquoi cherchais-je à la revoir? Pour deux raisons : la première, parce qu'elle avait oublié sa planche aux pieds du vieil Erable, et qu'il n'tait pas dans mes habitudes de la garder. Et surtout, je me voyais très mal en faire. La seconde, parce que, tout simplement, elle avait été l'une des premières à m'adresser la parole sans craindre ou demander quoi que ce soit en retour. Comme cette petite fille, trente-quatre ans plus tôt si ma mémoire était bonne.

Les mulot fonçaient entre les talus, de crainte que je leur fasse du mal. Ici, les endroit où ils pouvaient trouver refuge se faisaient rares. La terre semblait avaoir été nivelée autrefois, mais avec le temps, la nature avait repris ses droits. L'herbe, sèche, se faisait rares et sortait des craquelures du sol bleuté par la nuit. Les grillions étaient absents dans cet endroit quasi-dénué d'arbres, ayant été remplacés par des poutres métalliques et autres bidons aux contenus douteux. C'était donc cela, l'usine.

Jamais je n'avais osé m'y rendre, et quelque part, je n'y voyais pas l'interret. La rouille des anciens murs me dégoûtait au plus haut point, au même titre que tous ces vieux matériels abîmés qui jonchaient le sol, pour la plupart en plusieurs morceaux. Entre deux poutres verticales, proche d'autres posées à même le sol, se tenait la lionne. Je m'approchai d'elle discrètement, de façon à ce qu'elle ne fuie pas. Je fis en sorte de prendre une intonnation agréable.

"-Eh bien, vous jouez encore avec ce traqueur? Ne vous étonnez pas qu'ils soient à vos trousses avec cela..."

Ma façon de dire "bonsoir". Mais j'avais sans doute raison, et même si cet objet lui en avait fait voir de toutes les couleur, ce n'était pas une raison pour le garder, a la fin.

"-Vous tournerez la page, un jour? Moi, ça fait longtemps que je l'ai fait..."

...Peut-être. Il était vrai que je n'allais pas pleurer sur les tombes de ma soeur et de mon père adoptifs, mais surtout parce que ce dernier avait travaillé pour la fondation. Enfin... Ce n'était pas grave qu'un de ses membres meure. la fondation, pour moi, était synonyme de nid à vermine, et membre de la fondation, de paria. Le seul regert que j'avais de mon passé était peut-être d'avoir revendu cette superbe habitation de l'ancien centre. Donc rien de grave, finalement...

Je me hissai nonchalemment sur les longues poutres d'acier aux couleurs passées, et repassai du Loup à l'Homme. Comme en salutation, je réajustai mes lunettes, souriant.

"-Au fait, ce drole d'objet que vous avez oublié, l'autre soir... Un... skate je crois, je l'ai récupéré. vous avez tellement l'air d'y tenir, je ne pouvais pas me résoudre à le laisser à portée de qui voudrait... Et, avant toute chose, avant même de commencer à vous montrer farouche ou quoi que ce soit, sachez que je suis heureux de vous revoir, mademoiselle."

Ah, ce que j'aimais parler aux femmes, moi, alors. J'étais bien sûr que cela n'avait absolument aucune emprise sur elle, mais cela me faisait plaisir, tout simplement. De là ou j'étais, je devais la dépasser d'un peu plus d'un mètre, et elle devait ne voir de moi qu'une silouhette sombre, mais sans doute m'avait-elle reconnu...

[ Vraiment désolée pour ma réponse tardive :/ ]

La soif, la fatigue et la faim le tiraillaient. Drakan, sous sa forme lupine, voyageait jours et nuits depuis maintenant une semaine, ne s'accordant que quelques dizaines de minutes de repos chaque jour. Il avait quitté sa meute du jour au lendemain, sans réelle raison pour ceux qui ne le connaissaient pas, c'est-à-dire la meute entière. De longs mois avaient passés et, bien qu'appréciant la solitude, la vie au sein de la meute lui manquait. Il était parti pour une raison si absurde. Il avait tout simplement confondu deux loups et avait eu peur que son histoire ne se sache par toute la meute. La chose qu'il redoutait le plus. Il savait parfaitement que la première chose à faire était de s'adresser à l'Alpha de la meute, Abygaïl. De ça aussi il avait peur. En tant normal, il l'évitait, alors dans ces circonstances, aller vers elle était une tâche quasiment impossible pour Drakan. Il se posait tant de questions, appréhendant les réactions de la louve. Qu'allait-elle dire ? Allait-elle le reprendre dans la meute ? Serait-elle fâchée ? Serait-il, lui aussi, considéré comme un traître suite à ce départ soudain ? Tant de questions qu'il préférait oublier pour le moment. Il ne faisait que retarder l'inévitable après tout. Si ça se trouve, n'ayant pas été complètement " déconnecté " de la meute, elle le savait déjà de retour et se dirigeait vers lui. Non. Drakan se secoua la tête, refusant cette idée.
Lorsqu'il arriva sur les terres où il était né, il choisit de séjourner quelques jours à l'hôtel de la ville, sous sa forme humaine, pour ne pas à avoir affronter la louve blanche de suite. Plus il s'était approché de ses terres natales, plus sa crainte grandissait et sa gorge se serrait. Enfin, il y était arrivé.
C'était la tombée de la nuit. Une légère brise vint caresser son pelage. Il ferma les yeux, savourant le calme de la pénombre. Il soupira, redoutant de croiser cette fameuse louve blanche. Haletant, il chercha une petite source pour se désaltérer et ne trouva rien mieux qu'une flaque d'eau créée par la pluie. Il se baissa et en bu plusieurs gorgées. Il s'avança pour sortir de la forêt et remarqua qu'il était près des fermes en périphérie de la ville. Il reconnu tout de suite les lieux. L'odeur familière des fermes humaines parvint rapidement à sa truffe. Il trottina et se dirigea vers la ville où il allait louer une chambre dans l'hôtel. Rapidement une autre idée s'installa dans son esprit. Il n'était pas très loin de la zone industrielle et peut-être que revenir dans cet endroit qu'il appréciait le réconforterait ? Sans se poser plus de questions, il entama sa marche vers ce lieu désert. Il avait erré seul durant des mois et rien que la vision de la foule en ville le faisait presque regretter son retour, la solitude. Au moins, à l'usine, il n'y aurait personne. Ou peut-être que si. La meilleure rencontre qu'il pouvait y faire était sans conteste celle avec des jeunes humains, avides d'aventure et de jeux. Cet amusement ne s'était pas envolé. L'une des rares choses à n'avoir pas changé. Ce jeu qui consistait à terroriser les bambins osant s'aventurer ici, dans cet endroit sale où émanait une odeur répulsive. Drakan sourit, comme bien souvent lorsqu'il arrivait dans cet endroit jadis. Il se rappela des cris terrifiés des enfants lorsqu'il s'approchait d'eux, crocs à découverts tout en poussant un grognement rauque. Il ne voyait jamais les mêmes enfants deux fois. La vue du loup les détournait de ce lieu à tout jamais.
Enfin, souriant face à ses souvenirs, il releva la tête en apercevant des vitres brisées. Ça y est, il venait de pénétrer dans l'usine. Son enthousiasme augmenta encore alors que ses pattes frôlaient la poussière. Il en oublia sa faim et sa fatigue. Un léger brouillard l'aveugla mais il pouvait se fier à son odorat. Son pelage était couvert de boue et poussiéreux ce qui était normal vu la durée de son voyage. Il n'en serait que plus terrifiant. Il s'avança parmi les décombres. Il dressa soudainement les oreilles et s'arrêta net. Il ferma les yeux et poussa un soupir, perdant son sourire. Certes, il y avait quelqu'un ici, mais malheureusement, pas des humains et donc, pas de gamins. Il perçut quelques paroles sans pour autant les comprendre à cause de la distance. Fallait-il éviter cette, ou plutôt ces, présences ? Bien que pas très enthousiaste, il choisit d'aller à la rencontre des deux individus. A en juger par leurs odeurs, l'un d'eux était un loup et l'autre... Ni vampire ni loup. C'était déjà une bonne chose.
Marchant d'un pas sûr, il ralentit, sentant les présences très près de lui. Finalement, il s'arrêta. Il vit une lionne à la fourrure blanche sur une poutre d'acier. C'était sans doute une hybride, créée par la Fondation. Il ne tarda pas à distinguer le loup, bien qu'il était sous sa forme humaine. Il le détailla également. Un géant, pas loin de deux mètres et pourtant mince. Avec des lunettes et des cheveux aussi sombres que la nuit. De son poste, Drakan ne pouvait pas distinguer autre chose malgré sa vue perçante. Le brouillard ne l'aidait pas non plus. Le loup choisit de rester sous cette forme et s'assit, fixant sans réellement d'intérêt les deux personnes présentes.

un large sourire se dessina sur mes babines chose peut commune chez un lion.
-"-Eh bien, vous jouez encore avec ce traqueur? Ne vous étonnez pas qu'ils soient à vos trousses avec cela..."
- Je ne faisais que l'étudier. Et puis, si cela m'offre une occasion de revoir le grand manitou, je la prends. Il a des comptes à me rendre…

"-Vous tournerez la page, un jour? Moi, ça fait longtemps que je l'ai fait..."

J'ignorais la question. Bien sûr que je tournerais la page…mais pas avent de m'être vengée.

"-Au fait, ce drôle d'objet que vous avez oublié, l'autre soir... Un... skate je crois, je l'ai récupéré. vous avez tellement l'air d'y tenir, je ne pouvais pas me résoudre à le laisser à portée de qui voudrait... Et, avant toute chose, avant même de commencer à vous montrer farouche ou quoi que ce soit, sachez que je suis heureux de vous revoir, mademoiselle."

Mon skate! Il me l'avait rapporté! Chouette. J'avançai vers lui, planqua le traqueur dans ma poche et me mit à son niveau.
- Héhé! Merci beaucoup. Fis-je, souriante.
J'étais si contente qu’il soit là, je m’ennuyais à mort en ce moment et la compagnie de ce loup me réchauffait le cœur.
Dans l’espace d’un instant, je songeais à lui proposer de venir visiter mon chez moi…mais, non, vu le Bazard de malade qui l’y avait, cela lui ferait plus peur qu’autre chose. Ma joie d’avoir trouvé quelqu’un à qui parler était des plus forte…mais m’inquiétais en même temps. Je ne savais pas si la fondation allait me tombée dessus et comment elle allait s’y prendre si jamais je résistais. Ils prendraient Loan en otage, c’était sûr….
J’avais beau cacher ma peur derrière mon sourire, je voyais bien que le jeune homme à lunette sentait mon angoisse.
- Loan, je ne veux pas te mettre en danger. Si le fait que nous soyons amis venait à te nuire, alors tu dois me laisser. Je ne veux pas prendre le risque de perdre le seul ami que j’ai.

Je ne savais plus ce que je disais, cela ne faisait que un jour que je connaissais ce loup. Une nouvelle pensée hantait mon esprit, celle d’apprendre que la fondation avait tuée Loan pour tenter de me faire revenir. Je ne voulais pas que l’on s’en prenne aux gens auxquels je tiens ! J’avais déjà perdu mes frères, cela suffisait.

Je marquais une pose si longue que je fus moi-même étonnée de pouvoir me taire aussi longtemps. C’était sans doute parce que je craignais que Loan me prenne pour une tarée. Ou bien qu’il est peur que je l’aime…ce qui était impossible car je n’aime personne au-delà de l’amitié.
Je m’assis devant l’humain, comme si j’étais un animal dresser. Et passa ma langue rugueuse de félin sur mes babines. J’étais aussi grande que lui-même assise. N’importe quel autre humain aurait fuit si il m’avait vue. Même si pour l’instant, je demeurais calme. Cela m’évoquait des souvenirs. En Israël, l’or des fins de mission, j’étais contrainte à errer dans la rue. Les enfants venait en masse autours de moi pour me câliner et monter sur mon dos sous le regard inquiet de leurs parents. En final, je devenais le gros matou préférer du village que je visitais.
Soudain, une nouvelle odeur lupine me chatouilla les narines. Je tournais la tête en émettant un ronronnement rauque.
Un autre loup venait en notre direction, je ne savais pas quel comportement adopter. Je voyais que Loan aussi semblait préoccupé.

Eh bien, elle devait être la première personne ravie de me revoir depuis quelques années déjà... Pendant que, machinalement, je passais un coup de chiffon sur les verres de mes lunettes, elle continua la discussion.

"- Loan, je ne veux pas te mettre en danger. Si le fait que nous soyons amis venait à te nuire, alors tu dois me laisser. Je ne veux pas prendre le risque de perdre le seul ami que j’ai."

Cette remarque eut pour effet de me déstabiliser un peu dans mon calme habituel, ecquarquillant une seconde mes yeux vairons. Je descendis des poutres, me mis tout à fait face à elle.

[color:2a3d=lightsteelblue ]"-Alors, ne me considerez pas comme un ami. Après tout, je ne mérite pas le titre."

Qu'est-ce que j'avais fait pour elle, après tout? A part lancer quelques remarques plus ou moins agréables et ramasser son skate, je ne voyais pas vraiment. Et puis, le sentiment d'amitié n'était peut-être pas celui que je maîtrisais le mieux... Celle avait réussi le tour de force de me perturber, et c'était un peu vexant.

Je fixai son regard. Il flottait, dans le vague, mais ne renvoyait aucune sentasion de bien-être. Elle devait craindre pour moi, après tout...

"-Et puis, je suis sans doute plus fort que vous, je vous rappelle qu'en tant qu'homme, mes qualités physiques vous sont supérieures."

Encore une remarque tout à fait amicale, tiens. D'un autre côté, je ne pensais pas avoir tort, ayant une manière de me battre un peu, voire même trop imprévisible pour l'ennemi. Elle ne semblait pasp lus rassurée. Je ne devais pas être convaincant du tout... Je n'avais aucune idée de la "force" de cette Fondation, mais depuis longtemps déjà, je m'étais résolu à ne pas m'allier à eux. J'avais un amour-propre, quand-même.

La pause dura plus longtemps que je ne l'aurais crû. Elle me fixait désormais, sans doute sans s'en rendre compte, le visage tourné vers le sol. Je retirai mes lunettes, laissant apparaître mes yeux de loup, reluisants grâce à la lune. Je m'accroupis un peu, de façon à être bien face à elle.

"-Ne vous en faites pas pour moi, rien ne me rattache à ce monde. Et puis, un... Bah, je n'ai rien à perdre à vous le dire. Un Immortel, un Loup pur ne meurt pas si facilement."

Et puis, puisqu'apparemment, c'était à la mode, je me tus, toujours dans la même position, avant de lui sourire.

"-Et que me veut cette manifestation d'amitié, au juste? Je ne me souviens pas avoir fait quoi que ce soit pour que vous m'appréciez..."

Dans tous les cas, qu'elle ne s'en fasse pas. A moins de Palladium, et de capacité à reconnaitre ma vraie nature, j'étais en pleine sécurité, et vu mon apparence humaine et mon comportement, je pouvais très bien me faire passer pour un sage, l'or étant innoffensif sur mon organisme. Trop occupé à parler jusqu'alors, je n'avais pas remarqué une présence, deux yeux dorés qui nous fixaient. Rapidement, je me levai, tendant mon bras devant la jeune femme.

Puis, reconnaissant la bête qui nous faisait face, sans m'en rendre vraiment compte, j'émis un grognement grave et profond, une mise en garde, a peu près en même temps que la Lionne derrière moi.

"-Vous êtes...? Ai-je l'honneur de m'adresser à un Loup pur ou à un simple novice?"

Après tout, on ne savait jamais vraiment à qui on s'adressait. Face à moi se dressait un Loup vraisemblablement jeune, au pelage mêlé et sali par la boue. Je n'en distinguais vraiment pas les couleurs, malgré la lucidité de mes yeux. Il ne nous semblait pas amical du tout, et même, il avait presque l'air déçu de nous rencontrer ici. Et puis, qu'est-ce qu'il nous voulait? L'intinct semblait vouloir l'emporter, et mon grognement était bien loin de se calmer.

"-Mademoiselle... S'il est affamé, vous courrez un risque. Vous feriez peut-être mieux de ne pas rester ici." Dis-je, à voix basse, d'une voix grave. Puis, je me saisit du poignard auqel je tenais tant dans ma poche, et le pointa vers la bête.

"-C'est un avertissement. Reprends ta forme humaine ou déguerpis."

Drakan écouta, d'une oreille distraite, les brefs échanges entre les deux inconnus. Il était plutôt forcé d'écouter puisqu'il était près des deux individus. En effet, le sujet de leur discussion ne l'intéressait guère et ils mirent du temps à détecter le loup brun. Une autre partie de son esprit était absente en attendant, toujours autant préoccupée par l'Alpha de la meute. Ces pensées se dissipèrent lorsque enfin il fut remarqué. Il ne réagit pas au moment où la lionne le vit et tourna la tête vers lui en émettant un ronronnement rauque. Il ne bougea guère davantage devant la réaction de son congénère, s'il pouvait l'appeler ainsi. Ce dernier tendit son bras devant son interlocutrice, prête à la défendre et émit à son tour un grognement grave et profond, comme une mise en garde. Il n'hésita pas à parler franchement à Drakan.

- Vous êtes...? lui demanda-t-il. Ai-je l'honneur de m'adresser à un Loup pur ou à un simple novice ?

Le loup brun resta immobile et peu décidé à répondre à ce loup qui lui déplaisait déjà.

- Mademoiselle... S'il est affamé, vous courrez un risque. Vous feriez peut-être mieux de ne pas rester ici, poursuivit-il à voix basse et pourtant audible pour un loup.

L'inconnu se saisit d'un poignard et le brandit sur Drakan.

- C'est un avertissement. Reprends ta forme humaine ou déguerpis, menaça-t-il.

Drakan afficha un léger sourire qui s'envola rapidement. Une multitude de solutions s'offrait à lui, sauf l'obéissance à cet inconnu qui osait le menacer. Il énuméra chacune d'elle dans son esprit. Le désir de bondir d'un coup, de saisir ce poignard et de dominer de toute sa hauteur son congénère était fort. Ces deux-là n'inspiraient aucune crainte à Drakan. Juste de l'amusement ou du désintérêt. Deux sentiments contradictoires. Non, en réalité, c'était passé du désintérêt à l'amusement. Amusement provoqué par les réactions ineptes des deux personnages. Mais il abandonna cette idée. Il venait à peine de rentrer et se faire remarquer n'était vraiment pas la meilleure chose à faire pour éviter la dominante et les conflits. Toutefois, il s'assit tout en restant sur sa forme lupine, montrant bien sa position de dominance et de désobéissance contre les ordres de cet homme à lunette. Il insista en baillant.
Son sourire revint tout de même en fixant le poignard. Comme si un poignard allait le tuer ou le blesser. Comme si ce loup, sous sa forme humaine, était fort. Aussi fort que Drakan. Il réfléchit aux autres possibilités bien qu'il savait déjà parfaitement comment agir et quelle attitude adopter. Il décida déjà de prendre la parole. Sa voix se fit lente et dénuée d'émotions, totalement neutre, presque froide. Lui-même restait de marbre.

- A quoi bon gaspiller ta salive à poser des questions, si tu ne laisses même pas le temps à ton interlocuteur d'y répondre ? A cette question que je te pose, je n'attends pas de réponse bien évidemment. Puisqu'elle n'en a pas vraiment. Mais pour y répondre, je suis un loup pur. Simple novice ? Tu critiques les mélangés et mordus à priori... Et pourtant, les mélangés sont issus de l'union d'un loup et d'un humain. Donc ils ont le sang d'un loup pur, qui pourtant aime un simple mortel. D'après tes critères, nous pourrions aussi critiquer cet immortel puisqu'il est sous le charme d'un simple mortel. Serait-ce donc un honneur de t'adresser à un loup comme celui-ci ? Ils ont également des avantages, celui par exemple de ne pas être incommodé par la lune alors que pour les purs ceci est plus difficile. Les mordus... Pourquoi mordre des humains si nous considérons cette catégorie de loups comme " inutiles " ? Tout le monde n'a pas ton point de vue apparemment.

Drakan inspecta encore un court instant celui qui le menaçait, avant de reprendre son argumentation.

- Tu me sembles jeune, bien que sous forme humaine je ne peux pas être plus précis par rapport à ton âge. Je suis sûr de connaitre des mélangés plus puissants que toi, et bien que je ne les apprécie pas plus que ça je n'irais pas les critiquer sans réelles raisons. Je ne me crois pas supérieur à eux. Enfin, je le suis aussi avec des loups purs...

Cette dernière phrase relevait de la moquerie. Évidemment, elle s'adressait à cet inconnu. Drakan avait un petit côté arrogant lorsque la personne en face de lui agissait de la même manière.
N'oubliant pas les paroles de son adversaire, Drakan détourna les yeux pour fixer la lionne tout en surveillant l'ami de celle-ci du coin de l'oeil.

- Mademoiselle, je suis affamée, continua-t-il d'une voix légèrement sarcastique. Mais ne craignez rien, je ne me nourris jamais de choses fabriquées par la Fondation. Je ne souhaite pas m'empoisonner.

Il reporta son regard sur l'homme, plus précisément sur le petit couteau qui lui servait d'arme et qui était censé faire peur à Drakan. Les yeux de ce dernier s'assombrirent légèrement bien qu'ils arboraient toujours une lueur moqueuse.

- Range cette arme, je ne voudrais pas que tu te blesses, ou pire, que tu blesses ta copine féline. Vous entendre parler me suffit, je ne souhaite pas vous entendre geindre à cause d'une petite coupure.

Le loup brun restait calme, neutre, affichant uniquement un regard et un sourire qui se voulaient tous deux moqueurs.

- Mademoiselle, je suis affamée, continua-t-il d'une voix légèrement sarcastique. Mais ne craignez rien, je ne me nourris jamais de choses fabriquées par la Fondation. Je ne souhaite pas m'empoisonner.

Je restais de marbre devant la réaction de se loup. Le silence étant le plus grand des mépris, je le prenais. Il ne me faisait pas du tout peur…en fait, ce n’était pas ces petite canines qui allait me faire grand mal…c’est lui qui devrait ce méfier. Mais bon.

J’étais surprise par la réaction de Loan. Il me protégeait ? L’acte me touchait beaucoup, mais je n’avais pas besoin d’être aidée.

Je sortie de derrière son bras et m’approcha du loup sans marquer la moindre agressivité. J’étais des plus relax, j’avais retrouvée mon vrai moi.

- Range cette arme, je ne voudrais pas que tu te blesses, ou pire, que tu blesses ta copine féline. Vous entendre parler me suffit, je ne souhaite pas vous entendre geindre à cause d'une petite coupure. Avait soudain reprit l’inconnu.

J’éclatais d’un rire sournois. Ce loup ce croyait supérieur par sa pureté ? Il était temps de lui rappeler qu’il existe sur terre, des personnes qui sont digne de vivre, malgré le fait qu’elle ne soit pas « pures »

- Et tu dis de ne pas juger aux premières impressions ? Je dois avouer que tu te contredis…si tu savais ce que j’avais vécu avant d’’arriver ici, mon pauvre ami. Si tu savais le nombre de coup de fouet, de brûlures, de séances de tortures que j’ai subis. Mais, c’est comme ça que l’on forge un soldat. La douleur, j'y suis habituée au point de ne plus la sentir.

J’entendais, à mon cou, mes plaques militaires cadencé ma démarche avec leurs cliquetis réguliers. En reparlant de mon passer, les visages de mes congénères du Mossad me revenaient à l’esprit. Tous différents, tous forts, je faisais toujours partie des leurs même si j’étais à des milliers de kilomètres.

- Avent de te permettre de me juger, tu ferais mieux d’apprendre les règles suivantes : Ne pas sous-estimer ton adversaire, respecter ton rival, quel qu’il soit. Si tu veux que nous soyons ennemis, continue sur cette voie, mais tu dois savoir que moi, je respecte toujours ses règles fondamentales.

Je lançais un regard des plus décontracté au loup. Qui me fixait toujours. C’était bien moi, la vrai Elianah. Celle qui ne s’énervait pas, même si en se moment, mon sang bouillonnait à cent degrés, et que je mourrais de lui planter mon dard dans le cou.

-Retiens bien la leçon. Fit-je en me tournant vers Loan. Je retournais près de lui, tentent de lui faire signe de se calmer avec mon regard. Mes yeux cernés ne dégageait plus aucune expression. J’allais tomber…et ceux, dans peu de temps.

Un Loup comme je les aime. Arrogant, loin d'être bête, fier et désobéïssant. Apparemment, il faisait confiance à son âge et à son expérience, et semblait bein sûr d'avoir l'avantage sur nous deux. Il oubliait tout de même quelques détails. La supérorité numérique. On a beau dire, à deux contre un, peu de chances s'offrent à nous. Quand il insinua que les créatures de la fondation étaient impures, toxiques, j'eu moi aussi un sourire, trouvant son résonnement ridicule.

"-Tu dis que je méprise les impurs, et tu craches sur les hybrides. C'est original comme manière de penser."

Puis, me tournant vers l'hybride:

"-Inutile de me lancer ce regard. J'ai un peu de mal avec mes semblables, voilà tout."

Un peu. Oui, un peu, voire beaucoup. Déjà, car j'étais purement contre l'idée même d'une meute. Des semblables et un chef, quelque chose qui me semblait vraiment ridicule. Et puis, ce Loup commençait déjà à me taper sur les nerfs. "Simple novice" n'était pas péjoratif, qu'il se le rentre dans le crâne. Et il avait affaire à quelqu'un d'entraîné, même si je n'en avais pas tout à fait l'air (Oui, je l'admets, j'étais plutôt du style fils à papa), j'étais peut-être aussi à l'air sous forme humaine que Lupine. Bon, je commençais à me perdre un peu dans mes pensées, peu habitué à rencontrer des personnes douées d'un sens de la répartie si important.

"-Donc, d'une, je ne me suis pas fait un ami -enfin, c'est un peu de ma faute.- et de deux, tu es pur... Bon. Au moins, ton caractère me plaît."

J'airais, en effet, pû me montrer plus courtois, mais a vrai dire, la présence de cette bête m'avait tout de suite mis mal à l'aise. Dans tous les cas, ce Loup ne semblait pas beaucoup renseigné sur la forme humaine d'un Loup. Un humain garde ses propriétés Lupines, et je ne faisais pas abstraction à la rêgle.

"-Et que me vaut cette amitié si touchante? Je n'ai jusqu'alors montré que de la légitime défense, j'ai tout de même une demoiselle qui ne devrait pas prendre part aux conflits entre Loups derrière moi."

Ne pas oublier son instinct, quand même. Enfin. Je rengeai le stylet d'un geste de lplus élégant possible dans la poche intérieure de ma veste, et m'accroupis près de ce petit Loup rebelle, plaçant un doigt sous sa gueule. Il éprouvait du mépris pour moi, et il semblait que ce soit absoluent réciproque. Il avait les canines un peu rayées par endroit, il devait être jeune et battant. Et moi, j'étais encore plus jeune que lui... Et détesais me battre, d'ailleurs. En espérant qu'aucun conflit ne serait engendré.

La lionne s'approcha du loup sans montrer le moindre signe d'agressivité. Les dernières paroles de Drakan lui donnèrent un fou rire, qui ne déstabilisa pas le moins du monde le loup qui se contentait de la fixer calmement et de l'écouter lorsqu'elle voulut lui répondre. Il sourit à nouveau devant les premières phrases de la louve. Il n'avait pas à réfléchir longuement pour savoir quoi rétorquer. Tout lui venait naturellement et spontanément. Il manifesta presque de l'impatience, voulant immédiatement répliquer. Mais il l'écouta tranquillement. Il fit de même lorsque le loup prit la parole à son tour. Drakan releva légèrement la tête lorsque ce dernier rangea son arme dans la poche intérieure de sa veste, suivant le mouvement des yeux, plus par curiosité que par méfiance. Il s'accroupit près du loup brun, plaçant un doigt sous sa gueule. Le loup " sauvage " le laissa faire, ne bougeant pas d'un poil. Drakan sembla concentré. D'un coup, il fit mine de mordre son congénère, ses crocs dévoilés frôlant le doigt de l'homme-loup. Il resta ainsi, la gueule ouverte à quelques millimètres du doigt de l'individu, avant de reculer d'un pas pour prendre la parole.

- Bon hé bien... Je vais tout de même me donner la joie de continuer notre débat avant de me montrer... Plus amical disons. Tu ne comprends pas mes paroles, l'hybride. Je n'ai jamais dit ne pas juger aux premières impressions. Rappelle toi, je n'ai mentionné que les loups, pas les Hybrides et les autres espèces vivants dans ce monde. Les Hybrides ne sont que des expériences, rien de plus pour beaucoup de personnes, créés par de simples mortels qui se croient supérieurs et que nous sommes obligés de protéger malgré nous.

Drakan lâcha un grognement.

- Je ne te critiquais pas vraiment toi, mais ceux qui t'ont fabriquée, la Fondation, poursuivit-il. Avant de vouloir répliquer, essaie de bien saisir les paroles de ton interlocuteur. Et toi le loup, ne renchérit pas avec le même argument, ça ne fait pas avancer la discussion. De nos jours les jeunes loups ne savent plus réfléchir par eux même... Je ne vois pas en quoi je me contredis, par contre toi l'Hybride, en voulant me critiquer tu critiques ton ami, et je vais t'expliquer comment. Mais avant, sache que ce n'est pas forcément la douleur endurée qui forge quelqu'un et qui le rend plus fort. Ensuite, en ce qui concerne ce que tu appelles " les règles fondamentales " , je les connais. En général, j'agis de la même manière que la personne qui se trouve en face de moi. Qui a manqué de respect en premier ? Ton ami, non ? Je ne vous ai rien fait, rien dit, à part montrer une expression neutre. Quant à lui, dit-il en tournant la tête vers son congénère, il s'est adressé à moi sans ménagement et m'a demandé de partir tout en me menaçant. Dans ce cas, ta leçon s'applique aussi à lui. Mais dans ce monde, c'est toujours la même chose. Quand quelqu'un que l'on n'aime pas fait quelque chose de mal, on le critique, mais lorsqu'il s'agit d'une personne qu'on apprécie... Enfin bon, plus rien ne m'étonne. Moi je n'ai fais que parler, lui a pointé une arme sur moi. Il s'est permis de me juger par rapport à mon état je suppose et m'a même donné un ordre alors que je ne le connais pas. En disant ces mots, tu manques tout autant de respect que lui. Si ce loup avait été plus poli, je l'aurais été aussi et ce, dès le départ.

Ayant fini sa longue tirade qu'il jugeait parfaitement argumenté, il se contenta de fixer les deux personnes dont il ne connaissait toujours pas le nom d'un air neutre. Cependant, il afficha un léger sourire, ni moqueur ni vraiment sincère. Plutôt amusé. Ainsi, son congénère aimait son caractère ? Ce caractère si difficile à cerner, si étrange. Et qui changeait en fonction de la personne que Drakan avait en face de lui. Mais rarement Drakan était devenu plus doux et moins froid. Cette partie de son caractère s'était effacée il y a bien longtemps, avant son intégration dans la meute. Depuis qu'il avait rejoint cette dernière, il ne s'était jamais réellement confié, pas même à son Alpha. Ah... Son Alpha ! Il avait de nouveaux l'esprit préoccupé en repensant à elle. Une ou deux fois peut-être, il s'était montré sympathique envers ses congénères. Pas plus. Il n'en avait jamais eu d'autres occasions. Gagner sa confiance était une tâche des plus ardues et qu'il retrouve le bonheur, le vrai bonheur, l'était tout autant. Son sourire s'éteignit comme ses songes. Il secoua sa tête pour revenir à la réalité.

J'écoutais, non, en fait, j'étais plus précisément en train de dormir. Assise aux côté de Loan, tel un gros chat domestique, même si je faisais trois têtes de plus que lui. Je n'avais pas zappée un mot du monologue du nouveau venu. Mais je gardais les yeux fermés et les oreilles bien tendues. Il me fallut du temps pour réaliser que je m'évaporais dans des horizons lointains, entre verveine et camomille.

J'entrouvris les yeux, à moi, vraiment, je n'étais pas sortable…voila que je m'endormais carrément…c'était limite si je réclamais des papouilles sur la tête! Je parvins tout de même à me tirer de mon sommeil et je fixais le loup. En vérité, j'hésitais à lui faire mon coup habituel: C'était ma grande habitude. L'ors ce que les discours semblaient se tendre, je me coupais de la discussion et me contentais de larguer mon interlocuteur avec un simple "Tu as dit quelque chose?" En final, un sourire tout aussi amusé que celui de l'inconnu se dessina sur mes babines. Je ne tenais pas à prendre ma forme humaine, pas devant ce type, en tout cas…surtout que mes vêtements étaient en lambeaux autour de mon pelage et je ne tenais pas à me retrouvée à poil devant deux mec… Haaaa, je ne suis pas sortable….En fait, j'hésitais à faire ma présentation. Cela n'était pas vraiment nécessaire..mais bon, je n'avais rien de plus intelligeant à faire pour le moment et vu que la situation devenait tendue.

- Au fait, mon nom, c'est Elianah. Elianah Kreinh, plus précisément. Merci pour m'avoir cloué le bec, cela faisait longtemps que je n'avais pas rencontré de personne plus maline que les gents du Mossad. Et puis, je pense que tu dois avoir raison. Mais, pour moi, plus l'on vit dans la douleur, plus on devient fort…Mais bien sûr, c'est mon avis.

Sur ses mots, je saisis un rat entre mes mâchoires et l'avala d'un coup. Pendant que mon regard surveillait Loan. J'avais peur qu'ils se battent, en fait, j'avais peur pour Loan, il était très jeune, il ne faisait pas le poids fasse à ce loup. Et moi, et bien avec une tonnes cinquante et mes quartes mètres de long, je ne voulais blesser personne se soir, je voulais juste DOR.MIR!
Mon regard se posa de nouveau sur l'étrange loup. J'attendais sa réponse.

Visiblement, le nouveau venu avait mal interprêté mon geste. Je l'avais menacé, certes, mais pas pour la plaisir. Je m'apprêtai à répondre lorsque la jeune femme se manifesta, visiblement plongée dans une sorte de torpeur. Elle non plus ne semblait pas trop touchée par les propos du Loup. Même moi, j'étais réticent à l'idée de le provoquer, en raison de mon inexpérience, bien que je ne pense pas être dans les plus faibles non plus.

Elle venait de se présenter. Je n'avais jamais réussi à lui faire dire son nom, et voilà qu'elle se présentait à un parfait inconnu à la limite de la psychopatie, ne semblant éprouver aucune émotion. Personnelement, je n'arrivais pas à lui accorder ma confiance.

"-Si tu ne veux pas être accueilli de la même façon par tous les humains, tu peux aussi faire un effort et éviter d'apparaître dans la pénombre, et si mal tenu... J'ai été élevé par des hommes, ma réaction est normale."

Ce n'était pas de ma faute, après tout. Enfin, j'avais l'impression entre ces deux personnes d'être le pire idiot au monde. Et ce Loup, face à moi, semblait vraiment ne rien n'avoir à faire de ma personne, du moins de l'humain. Passer au Loup me semblait une bonne chose, et peut-être me laisserait-il tranquille en voyant ma carrure et se rendant compte qu'il n'aurait même pas besoin de se battre pour gagner : il devait au moins me dépasser de dix centimètres. La loi des Loup était claire, le plus fort dominerait, et je ferais alors mieux de ne pas trop la ramener.

Je m'exécutait, passant alors presque invisible, sauf pour les nyctalopes. Et ce que je pensais s'avera être exact : il me dominait d'une tête sans doute. être le plus petit quand d'habitude, on dépasse les gens d'une tête minimum, ça jette un froid.

"-Tu comprendras que me battre ne m'intéresse pas vraiment. Si tu veux vraiment savoir, ce n'est pas par simple aggressivité mais plutot par peur que j'ai agi comme ça..."

Je détestai le reconnaître, et par dessus tout me déshonorer tout seul. mais bon, mieux valait ça qu'un sale coup de dents ou de griffes. Et puis, derrière moi dormait un gros félinqui n'avait sans doute pas envie de me voir rentrer chez moi complêtement déchiqueté, voire en plusieurs morceaux. Il fallait bien se rendre à l'évidence, le Loup Psychopathe était plus puissant que moi... je continuai pourtant à le fixer droit dans les yeux, n'ayant pas envie de me comporter comme un dominé non plus. Avouer une défaite était déjà énorme.

"-Et, puisqu'Elianah en a fait de même, je vais me présenter... Loan, Loup pur, et quarante ans à mon actif. Voilà pourquoi je ne connais pas le comportement des Loups, j'ai été élevé comme humain... Enfin, j'ai l'impression que ton comportement sort du lot. J'ai l'impression que tu ne ressens pas les émotions, mais que tu les interprètes. Ou alors, peut-être tiens-tu a cacher ta personnalité..."

Je tournai le regard vers le gros félin, presque un chat de salon, étalé sur un rocher. Je m'en approchai et lui assena un coup de tête.

"-Et toi, tu devrais rentrer. C'est mauvais d'être fatigué comme ça quand on est traqué..."

Puis je souris, remarquant qu'elle ne dormait pas. elle devait s'inquiéter pour moi, et c'était bien rare que quelqu'un ne le fasse.

J'écoutais Loan, il avait pris sa forme de loup. Il était bien plus frêle que l'autre…la victoire ne serait pas sienne si il affrontait le loup inconnu. Je souffla par les narines, couchée sur un roché humide dont la mousse formait un duvet épais et confortable, tout en écoutant la discutions entre les deux hommes. Bien que je sois confortablement installée, je me faisais du souci. Je n'osais pas intervenir au risque de tendre encore plus la situation. Je fus très rassurée quand Loan se décida à se présenter.

"-Et, puisqu'Elianah en a fait de même, je vais me présenter... Loan, Loup pur, et quarante ans à mon actif. Voilà pourquoi je ne connais pas le comportement des Loups, j'ai été élevé comme humain... Enfin, j'ai l'impression que ton comportement sort du lot. J'ai l'impression que tu ne ressens pas les émotions, mais que tu les interprètes. Ou alors, peut-être tiens-tu a cacher ta personnalité..."

Un bref sourire se dessina sur mes grosses babines J'étais soulagée. Mes paupières commencèrent à se fermées quand je sentie le museau de Loan contre ma tête.

"-Et toi, tu devrais rentrer. C'est mauvais d'être fatigué comme ça quand on est traqué..."

Je ne dormais pas, mais presque. Je vis sur son museau, le même sourire que le mien. Avec une expression indéchiffrable dans ses yeux dépareillés. Je fixa l'inconnu, toujours stoïque.

[a Drakan]

Drakan ne se préoccupa pas du tout du comportement de la lionne qui somnolait. Il l'écouta sagement tout de même lorsqu'elle se présenta. Une fois cette chose faite, elle attrapa un rat et l'avala d'un coup. Il écouta le conseil, si on pouvait le qualifier ainsi, du loup. Ecouter ne signifiait pas obéir. Il apparaissait comme bon lui semblait et n'était pas près d'arrêter, que ce soit pour des mortels ou des immortels. En même temps, son congénère n'était pas très logique. Jamais Drakan ne se présenterait ainsi face à des mortels. S'il l'avait fait ce soir, c'est pour la simple et bonne raison qu'il n'avait pas affaires à des humains, ou disons plutôt, des humains ordinaires.
Soudainement, celui qui n'avait toujours pas décliné son identité passa sous sa forme lupine. Drakan ne montra pas plus d'intérêt à cet acte mais il fixa tout de même l'animal. Son pelage était très différent de celui de Drakan. Il était noir comme la nuit et d'une taille inférieure à celle du loup brun. Et même bien inférieur. Ainsi il avait agit par crainte ? Drakan dégageait donc une aura si négative ? Là encore, il aurait pu offrir un nouvel argument à son opinion. Si ce loup avait agit par crainte, c'est qu'il supposait Drakan dangereux, et le jugeait sans le connaitre. Mais il se tut, insister trop ne servait à rien et lui même n'avait plus vraiment envie d'argumenter. Ou alors, ce loup était-il tout simplement trop méfiant. Et il n'avait pas totalement tort. On ne savait jamais vraiment à qui on faisait face et même ceux qu'on connaissait le mieux pouvait s'avérer être des traitres. Le loup brun avait vécu cette expérience une fois et ce fut déjà la fois de trop. Il gronda sourdement, pour lui même, en repensant au seul loup qu'il avait considéré comme tel et qui l'avait abandonné.
Revenant à nouveau sur terre, il fixa le loup noir. Pourquoi précisait-il qu'il ne désirait pas se battre ? Pensait-il que c'était le cas de Drakan ? Là encore, il se trompait. Ça n'avait jamais été l'intention première du loup, voire même l'intention tout court. Il ne se serait battu que si l'autre l'avait contraint. Il n'attaquait jamais par plaisir et sans raison. Il en aurait eu l'occasion maintes fois pourtant. Ces paroles suggérèrent qu'il se savait moins fort que son congénère. Malgré tout, Drakan dut lui reconnaitre plusieurs qualités, dont son esprit d'analyse, dont il fit usage plus tard encore, et son sens de la répartie, bien qu'il jugeait tout de même le sien plus développé. Mais il se défendait bien pour son jeune âge.
Enfin, l'inconnu se présenta. Loup pur, comme on pouvait le comprendre à travers ses mots et effectivement extrêmement jeune pour un immortel. Quarante ans... Bien moins que celui qu'il qualifiait de " Psychopathe " sans qu'il le sache. Élevé comme un humain ? Cette caractéristique aurait presque pu éveiller la curiosité de Drakan, mais elle n'en fut rien. Lui n'avait connu la vie chez les humains que quelques mois. Les pires mois de sa vie, enfin, la fin de cette vie en tout cas. Eux qui avaient sauvagement tué sa soeur alors qu'elle était sous l'emprise de la Lune. Il lâcha un nouveau grognement. Pendant quelques secondes, il n'écouta pas les dernières paroles de Loan, qui s'adressait à Elianah. Finalement, il poussa un soupir. Son tour était venu et c'était à lui de se présenter.

- Bien, à mon tour. Drakan, Loup Pur, âgé de 650 ans ayant rejoint la meute où...

Il s'arrêta là. Pour lui, il en avait déjà trop dit. Son nom aurait suffit. Voulant détourner le sujet et répondre à son congénère par la même occasion, il déclara :

- Effectivement, je suis plutôt différent des autres. On me qualifie souvent de loup " froid " et solitaire. Ce n'est pas vraiment faux et vous vous en êtes sans doute rendu compte. Je ne saurais me décrire exactement. Je n'ai pas encore trouvé quelqu'un qui...

Il se stoppa net à nouveau. Il s'assit et fixa le sol, restant silencieux. Une lueur de désespoir passa dans ses yeux. Lueur rare à voir chez lui. Elle s'éteignit bien vite et son regard redevint totalement neutre. Sous sa forme humaine, il aurait été livide en cet instant.

- Effectivement, je suis plutôt différent des autres. On me qualifie souvent de loup " froid " et solitaire. Ce n'est pas vraiment faux et vous vous en êtes sans doute rendu compte. Je ne saurais me décrire exactement. Je n'ai pas encore trouvé quelqu'un qui...

- Te comprendrais? Fis-je en baillant, mes mâchoires grandes ouvertes. Puis, je poussais un feulement fatigué. Je restais couchée sur mon duvet de mousse, Loan, toujours à mes côtés.

Je ne savais pas pourquoi, mais j'avais l'impression de savoir ce que ressentait cet individu, il avait l'air de ce poser des questions, de chercher quelque chose…comme moi. Sauf qu'il n'arrivait pas à l'admettre, il était trop fier, sûrement. Mais je n'insistais pas. Je me contentai de passer une patte sur mon visage et de fixer ce drôle de personnage. Il m'intriguait, franchement. Mais que pouvais-je dire de plus? Il n'était très ouvert à la discutions, peut-être était-il d'avis à garder ses secrets pour lui…tant mieux, car personnellement, je ne suis pas une bonne confidente…j'ai tendance à oublier se genre de truc aussi vite qu'on me les a chuchoté.

Je voyais trouble à force de garder les yeux ouverts, alors comme ça, il se nommait Drakan? C'est un drôle de nom…Mais c'est sympa quand même. Il avait fait l'effort de se présenter, c'était déjà un pas vers le progrès. Je me levais, m'approcha m'étira de touts mes muscles et bailla en lâchant un rugissement clair.

- En tout cas, enchantée, Drakan, de faire ta connaissance. Fis-je en me relevant. Et…moi aussi j'ai galérée pour me faire une place dans ce monde. Loan, aussi, je suppose…Si je peux te donner un conseil, c'est que si une chose te tracasse, il faut en découdre avec la personne ou la chose qui provoque ton mal-être. Tu voix ce que je veux dire?

Sur ces mots, je pris ma planche de skate entre mes dents sans serrer, je ne tenais pas à la raillée et regagnait ma place prés de Loan.

[si quelqu'un veux venir rp avec nous, c'est ok ^^]

Deux phrases inachevées, c'étais deux mystères de trop. Quand le Loup, Drakan, se présenta, j'eus comme un soupir de soulagement. Je ne m'étais pas méfié pour rien, il en était à sa 650ième année. Et apparemment, les humains n'avaient pas l'air d'être appréciés de sa personne... Et il semblait avoir quelques points communs avec Elianah. Pourquoi disait-elle que l'on doit se venger de quelqu'un s'il nous a fait du mal? Cela me paraissait idiot... Se venger revient à demander encore d'autres coups, et en fin de compte, à avoir un mort ou un blessé sur la conscience. Enfin, je n'allais pas me permettre de lancer un nouveau débat, après tout, j'avais peut-être tort de tourner la page à chaque fois.

Quand il se qualifia de "froid" et "solitaire", je me dis que cette précision était quelque peu inutile. Et s'i était incapable de se décrire, alors qu'il avait conscience de lui-même depuis 650 ans... C'est qu'il devait vraiment avoir quelque chose qui n'allait pas. Il ne parvint pas à parler de lui même, ni de la meute. C'était, lui aussi, un Loup Solitaire.

"-Bien, à mon tour. Drakan, Loup Pur, âgé de 650 ans ayant rejoint la meute où...

Je m'avançai d'un pas.

"-Où?"

Puis, après, un court arrêt :

"-C'est toi qui a rejeté la meute, ou bien l'inverse? Si la deuxième proposition est juste, alors je ne vois pas pourquoi tu serais gêné. Moi-même, je n'y suis pas entré de plein gré."

Peut-être que tout cela n'était que du charabia pour le gros félin aux allures flemmardes qui soupirait d'un souffle chaud, quelques mètres derrière moi. Ou peut-être pas, après tout. Au moins, chacun avait des points communs qu'il retrouvait chez un autre, bien qu'ils varient. Quoique, pour ma part, aucun avec Elianah.

Et, pourquoi je m'intéressais à ce Loup? Après tout, ce n'était pas le premier que je rencontrai, et sans doute pas le dernier, et en plus de cela, il m'avait vraiment fait peur. Je m'intéressai donc de plus en plus aux gens de mon entourage, bien que je sois encore incapable de m'adresser correctement à certains humains, dont ceux m'étant diamétralement opposés.

Ah... Quelle heure pouvait-il être, à présent? Je commençais à comprendre Elianah. L'envie de rentrer et de s'affaler sur le canapé tel un vrai morse se faisait sentir.

"-Bref... Je pense que, si tout est dit, je vais vous laisser... Par où est le Sud, s'il vous plaît?"

Et puis, cette discussion regardait plus Elianah et Drakan que moi. Je n'étais qu'un petit humain au sang de Loup, mais mon mode de pensée, en dehors de l'instinct, ne variait pas d'un homme normal. Remarque... Peut-être n'y avait-il pas de mode de pensée prédéfini pour chaque espèce. Je me perdai de nouveau en hypothèses, commençant à trottiner dans une direction sans doute fausse, ayant une chance sur quatre de me diriger vers le bon point cardinal.

Loan partait. Mais dans la mauvaise direction…cet homme avait vraiment un sens de l'orientation lamentable… même sous sa forme de loup, n'empêche, c'est grâce à ça qu'on s'était rencontré. Je souris, moi aussi, je devais rentrer…mais je n'étais pas d'humeur allé chez moi seule. En fait, j'avais plus envie de rester là, allongée dans mon tapis moelleux qu'autre chose. Mais ce Drakan était là, prés de moi, tros proche, même. Mais bon, je n'étais du genre à me laisser intimider pas les autres bêtes à fourrure. Je pensais a mon petit apart', à mon antre pleine de cartons. Il m'arrivait parfois de tomber sur des objets dont j'ignorais être la propriétaire…la vieille cafetière pourrie qui crachait le café quand elle chauffait, par exemple. Je me demandais même si je pouvais la donnée à un magasin de farces et attrape.

Une idée me vint à l'esprit, je pris mon courage à deux pattes et sauta du rocher. Adressa un hochement de tête à Drakan en signe d'au revoir

- A bientôt, j'espère. Fis-je, avent de rejoindre le loup noir.

-Drôle de type, hein? Dis-je, une fois que nous fûmes assez loin de l'inconnu. Je tournais la tête vers Loan, qui fixait le vague. J'avais envie de rentré chez moi. Le loup noir était bien plus petit que moi, je pliais mes pattes afin d'être à peut prés à son niveau. Je ne voulais pas qu'il croie que j'essayais de le dominer.

Sur ces mots, je bondis sur une caisse en bois, la lune illuminant mon pelage blanc.

- Je dois y allez, cela m'a fait plaisir de te revoir, Loan.

Un sourire se dessina sur mes babines. Je fis volte fasse et sauta sur un nouveau centenaire. Puis, je tournai la tête, ce sourire grandissant sur mon visage.

- Au fait, tu es dans la mauvaise direction…

Après l'avoir prévenu, je disparus dans les ténèbres.

Elianah tenta de compléter la phrase du loup, mais ce dernier demeura silencieux. Il se contenta de fixer le sol jusqu'à ce que la lionne baille. Là, il releva la tête puis se dit qu'il était peut-être temps de rejoindre l'hôtel. Aller en ville signifiait revenir sous sa forme humaine. Vu sa forme lupine, dans quel état allait-il être ? A tous les coups, l'hôtel ne l'accepterait même pas. Il poussa un profond soupir rien qu'en s'imaginant à passer la nuit dehors.
La lionne se leva et s'approcha de lui tout en s'étirant et en baillant. Elle était visiblement très fatiguée.

- En tout cas, enchantée, Drakan, de faire ta connaissance, déclara-t-elle. Et…moi aussi j'ai galéré pour me faire une place dans ce monde. Loan, aussi, je suppose…Si je peux te donner un conseil, c'est que si une chose te tracasse, il faut en découdre avec la personne ou la chose qui provoque ton mal-être. Tu voix ce que je veux dire?

Drakan l'écouta sans pour autant répondre à sa question. D'ailleurs, elle ne semblait pas en attendre une puisqu'elle se précipita sur sa planche de skate qu'elle prit dans sa gueule. Objet stupide inventé par les mortels. Il regarda l'objet avec dédain.
Lorsque Loan exprima sa curiosité ou son étonnement, cherchant lui aussi la suite des mots de son congénère, Drakan se mura à nouveau dans la solitude, ignorant totalement ses questions. Et pas seulement ses questions, il commençait à ignorer totalement ses deux nouvelles connaissances, non pas par mépris, mais par préoccupations. Les mêmes que les précédentes. Il trouvait également qu'il avait assez parlé pour ce soir. C'est vrai, après tout, il venait tout juste de rentrer de son " voyage " . Il soupira encore une fois. Il soupirait bien plus qu'il ne parlait en fait.
La lionne descendit de son perchoir et adressa un hochement de tête au loup en signe d'au revoir. Drakan fit de même. Il observa quelques instants les deux immortels s'éloigner, côte à côte, avant de se détourner pour se diriger vers la ville et pour retrouver la solitude qu'il aimait tant ou plutôt qu'il était obligé de supporter.